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Entretien avec Zita Garnier, un artiste qui prône la liberté artistique

Fondateur d’un collectif entre danse, musique et mode, Zita Garnier baigne dans l’art depuis son enfance. Rencontre avec un artiste polyvalent à suivre. 

Quel est votre parcours ? 

Mon vrai prénom c’est Thibault Zita Garnier, mais je me fais appeler Zita depuis maintenant 6 ans. Je suis issu d’une famille guadeloupéenne, j’ai grandi à Sarcelles jusqu’à mes 11 ans et ensuite à Saint-Denis. Mon parcours artistique a commencé très tôt, j’étais dans un conservatoire et j’y ai appris la danse classique jusqu’à mes 16 ans, j’ai également fait du solfège jusqu’à mes 18 ans. Ma culture a vraiment été concentrée sur le classique, j’ai pas été un enfant qui écoutait de la musique dans son iPod, j’en ai pas eu jusqu’à très tard. Je n’ai pas été exposé à la musique courante, ça se remarque dans ma musique, on entend pas mal de violons, trompettes également des pianos et non pas des synthés. 

À 18 ans, j’ai crée un collectif de danse car j’étais très attiré par le Hip-Hop, c’est une chose que j’avais toujours voulu faire. On a alors participé à la compétition nationale de Hip-Hop des lycées. On a gagné le prix, c’est un moment qui a fait évolué mon but artistique. J’en ai eu marre de la culture blanche, de la culture classique, je voulais vraiment m’ouvrir à quelque chose qui me ressemble, avec plus d’origines, qui parle un peu plus à mon coeur. Je voulais m’orienter vers quelque chose avec lequel je peux vraiment me retrouver. Avec mon collectif on a dansé dans pas mal de galeries, on faisait aussi de la couture, on était très ouverts. Je faisais pas de musique à cette période, je me concentrais sur la danse. J’ai commencé à 14 ans à écrire des chansons, je les interprétais au piano mais j’avais jamais enregistré des sons qui pouvaient être envoyés ou écoutés.

Quand avez-vous su que vous vouliez devenir artiste ? 

J’ai toujours su que je voulais être un artiste, la vie bureaucratique ne me correspondait pas. J’ai eu un modèle très fort, ma mère travaillait dans une banque d’investissement et j’ai toujours eu a lui rendre visite mais ça na jamais été mon objectif, au contraire je rêvais d’être sur scène. C’est un rêve, qui devenait en partie réalité car j’avais la chance d’être dans un conservatoire et de me retrouver régulièrement dans des représentations de danse, de théâtre et je faisais pas mal d’auditions donc j’ai toujours été dans cette culture artistique.




Quel message cherchez-vous à faire passer avec votre art ?

Quand je produis de la musique, c’est pas vraiment Zita qui parle, c’est une expérience en dehors de mon corps et je ne sais pas encore le fond de ce que je dis. C’est vraiment l’expression de profonds sentiments que je laisse s’exprimer sans vraiment contrôler. Je réécoute mes sons 1 semaine, 6 mois, voir 1 an après l’enregistrement. Par exemple le son CHILL, ça fait un an et demi que je bosse dessus, j’étais pas encore prêt à le sortir parce que je ne comprenais pas le fond du projet et c’est quelque chose que j’ai appris en le réécoutant, j’apprends qui je suis.

Je n’exprime pas qui je suis, c’est vraiment moi qui le découvre à travers ma musique. Ma musique c’est aussi un garçon qui ne sait pas vraiment se trouver dans sa sexualité profondément attiré par les femmes, totalement admiratif et intrigué par elles mais aussi totalement attiré par les hommes, qui se bat constamment à essayer de comprendre et de trouver un juste milieu dans sa sexualité. Et j’ai appris avec mon art, il faut que j’accepte qu’il n’y a pas de barrières pour moi. J’aime un esprit, une énergie, une façon de pensée, homme ou femme peu importe, les deux résonnent avec moi. C’est ça aussi ma musique, s’autoriser à faire des choses que beaucoup de gens ne pourraient pas faire, ça se retrouve dans mes clips. Dans NEED 2 GO j’ai dit au réalisateur Thomas, que je ne voulais pas de limites visuelles ou dans le discours que l’on a, je veux faire ce qui nous semble juste. 

Quelles sont vos inspirations ? 

Mes inspirations sont complexes. Sans prétentions, quand je dis complexe c’est que je ne peux pas y mettre de mots. En artiste, Prince et Michael Jackson m’inspirent beaucoup. Puis je me laisse vraiment aller, je suis inspiré par ma liberté. Je n’ai pas de réponse précise à donner mais je sais que je suis attiré par la trompette, tous ces sons de “marching band”.

Comment est-ce que tu te vois dans le futur ? 

J’ai pour ambition de ne pas me laisser avoir par le système premièrement, je veux faire ma musique pleinement, c’est ce que je fais de mieux. J’ai pas pour autre ambition quoique ce soit d’autres que de faire de la musique profondément. Ce que j’aimerais  pouvoir exprimer à travers ma musique c’est une liberté de parole. J’ai envie de m’exprimer envers les garçons qui me ressemble que ce soit fille ou garçon, ma communauté LGBT, ma communauté noire je veux vraiment représenter leur parole à travers ma musique et laisser un message d’espoir. Je me vois voyager, chanter sur scène face à différentes communautés, différents pays et langages. J’ai des messages de brésiliens qui me demandent quand est-ce que je viens au Brésil et c’est ce que je veux. J’espère trouver des tourneurs très prochainement avec qui je vais pouvoir partager le message.




Si vous deviez être un album lequel seriez-vous ?

Si je devais être un album je serais un mix entre l’album Musicology de Prince, AS I AM d’Alicia Keys, et Wuthering Heights de Kate Bush. Un peu de Human Nature de Michael Jackson mais ça c’est une chanson, mais si ma personnalité pouvais  être un album ça serait vraiment Musicology. 

Si vous aviez pu écrire une chanson, laquelle ce serait ? 

Tell you something (Nana’s Reprise), d’Alicia keys. Cette chanson est magnifique et en plus il y a ce rythme de “marching bands”.

Vous pouvez suivre son actualité sur son compte Instagram.

Propos recueillis par Tamika Couedor

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